Vulnérabilité
Vulnérabilité | 30-10-2018
Les CGP face aux défis de la tutelle familiale
Les CGP face aux défis de la tutelle familiale
Devenir ou être vulnérable, en raison d’un handicap, de l’âge ou d’un accident de la vie n’est ni une projection aisée, ni une situation à vivre enviable. Pour autant ne pas prévoir, dans la mesure du possible, des modalités d’anticipation permettant de définir les contours de sa protection future, c’est prendre le risque de la subir. Pour ceux bénéficiant déjà d’une mesure de protection judiciaire, c’est souvent confier à sa famille ou ses proches de lourdes responsabilités.
Etre tuteur familial c’est un métier, celui des tuteurs professionnels qui y consacrent leur temps, leur expertise, leur réseau et qui renouvellent sans cesse leurs connaissances. Qu’en est-il alors des familles qui exercent une activité professionnelle, assument la charge et l’éducation de leurs enfants, tout en s’engageant dans la mission de tuteur familial pour leurs parents, grands-parents, amis… ? Quel serait le rôle de la société, des entreprises, des professionnels pour soutenir, conseiller et accompagner ces femmes et hommes de l’aide familiale ?
Ces questions spécifiques de la vulnérabilité semblent concerner toutes personnes, autant dans sa sphère familiale que professionnelle. Dès lors, elles sont révélatrices d’un enjeu : celui des aidants-tuteurs familiaux en France.
La tutelle familiale : un véritable enjeu de société
La France compte 11 millions d’aidants familiaux qui assument une aide quotidienne auprès de leur proche vulnérable handicapé ou vieillissant. Parmi ces aidants, 400 000 sont des tuteurs familiaux nommés et contrôlés par le juge des tutelles pour administrer les affaires personnelles et patrimoniales de leur proche, et garantir la protection de la personne vulnérable. Depuis la loi du 5 mars 2007, les tribunaux cherchent dans l’environnement familial la personne susceptible de remplir le rôle de tuteur, afin de favoriser une approche plus humaine et moins traumatisante de la tutelle pour la personne dans l’incapacité de gérer sa vie et ses biens – qu’elle soit mineure, âgée ou handicapée – et d’alléger également le coût pour la société.
Le vieillissement de la population et la volonté du législateur de promouvoir la priorité familiale dans l’exercice des mesures de protection judiciaires sont donc vecteurs d’un développement certain du nombre de familles touchées par la tutelle d’un proche.
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Par Jacques Delestre, partner d’Olifan Group, Laetitia Fontecave, directrice de l’association France Tutelle, et Federico Palermiti, directeur association Alzheimer Monaco.
Profession CGP - Octobre 2018