Investissement Financier

Investissement Financier | 08-09-2022

Une rentrée des classes difficile

Après un été calme et positif sur les marchés, le discours de la FED et la publication de données macroéconomiques décevantes entrainent un retour de l’aversion pour le risque et assombrissent les perspectives économiques.

Malgré les craintes inflationnistes et l’enlisement de la guerre en Ukraine, les mois d’été ont été globalement porteurs pour les marchés actions : depuis leur plus bas de juin, l’ensemble des indices boursiers mondiaux avaient progressé de l’ordre de 8% à 10%.

La rencontre des principaux banquiers centraux ainsi que le très attendu discours de Jerome Powell à Jackson Hole les 25 et 26 Aout derniers ont mis un coup d’arrêt à « l’optimisme » estival des investisseurs. Au 1er septembre, les actions européennes accusent ainsi un repli de près de 9% depuis le plus haut du mois d’Août (16/08/2022).

La Fed va poursuivre sa politique de durcissement monétaire pour lutter contre l’inflation

Après des décennies de soutien des banques centrales et de création monétaire qui ont permis de financer les dettes publiques, les taux ont ainsi atteint des niveaux très bas.

L’année 2022 marque une rupture à plusieurs niveaux.

Du côté de l’inflation tout d’abord

Les goulets d’étranglement apparus à la suite de la réouverture des économies avaient entrainé les prix de certains biens à la hausse et créé de fortes pressions inflationnistes. Celles-ci ont été exacerbées par la guerre en Ukraine et la flambée des prix des matières premières. Dans ce contexte, l’inflation, jugée d’abord transitoire par les banquiers centraux, s’est envolée à des niveaux jamais atteint depuis 40 ans, tant aux Etats-Unis qu’en Europe : 8.5% à fin juillet aux USA, et 9.1% en zone euro.

Lors de son discours de Jackson Hole, Jerome Powell a indiqué que le niveau d’inflation doit revenir sous le seuil de 2% et que cela prendra du temps. Nul ne doute aujourd’hui qu’il mettra tout en œuvre pour enrayer l’inflation, quitte à impacter négativement la croissance.

Rupture également dans les politiques monétaires des banques centrales

Le resserrement monétaire initié en mars par la FED devrait donc se poursuivre et s’accompagner d’une hausse supplémentaire des taux longs. Pour rappel, la FED a déjà relevé ses taux 4 fois depuis me début de l’année : +0.25 point en mars, +0.50 point en mai, +0.75 point en juin et de nouveau +0.75 point en juillet. Les investisseurs anticipent à nouveau une hausse de +0.75 point en septembre.

Sur le plan économique, les perspectives s’assombrissent

Les indicateurs avancés PMI sont passés en zone de contraction dans de nombreuses zones et suggèrent un ralentissement de l’activité partout dans le monde.

Selon les prévisions du FMI, la croissance mondiale devrait ralentir passant de 6.1% en 2021 à 3.2% en 2022. Ces chiffres traduisent une révision à la baisse liée à la baisse du pouvoir d’achat, au resserrement de la politique monétaire, aux difficultés de la Chine (confinements et politique Zero-Covid, crise de l’immobilier), à la guerre en Ukraine qui impacte principalement l’Europe.

Des risques demeurent à court terme, notamment avec l’arrivée de l’hiver : la guerre en Ukraine pourrait interrompre brutalement les importations européennes de gaz. L’arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1 par l’entreprise russe Gazprom vendredi 2 septembre a intensifié la pression énergétique et a jeté un froid parmi les investisseurs.

Par ailleurs, la persistance des difficultés chinoises liées à la crise sanitaire et à l’aggravation de la crise immobilière pourrait peser davantage sur la croissance.  La tenue du 20ème congrès du parti communiste chinois en novembre pourrait apporter des éléments de réponse, l’espoir étant que la politique Zéro Covid soit quelque peu relaxée après le congrès.

En contrepoint, les Etats-Unis font preuve d’une certaine résilience sur le plan économique, comme en attestent les derniers chiffres de création d’emplois, supérieurs aux attentes pendant les mois d’été. Pourtant le chômage remonte de 3,5% à 3,7% en aout. Ce chiffre a été plutôt bien interprété par les investisseurs car il traduit une hausse du taux de participation avec la fin des aides Covid, et réduit la pression haussière sur les salaires. Le vrai risque à surveiller reste le secteur de l’immobilier, affecté par la forte hausse des taux hypothécaires.

Face à ces risques et incertitudes, les prévisions de croissance mondiale pourraient donc être  de nouveau revues en baisse pour 2022 et 2023.

Quel impact sur les marchés financiers et quelle stratégie adopter dans ce contexte ?

Les marchés actions ont connu des baisses importantes depuis le début de l’année, notamment les actions européennes, plus durement impactées par la guerre en Ukraine.

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Il convient néanmoins de constater que le discours des sociétés contraste fortement avec cette morosité ambiante. Les résultats du 2ème trimestre ont été globalement bons, tout comme les perspectives données par les sociétés pour le troisième et quatrième trimestre. Hormis quelques secteurs touchés par la baisse du pouvoir d’achat (secteur du Retail et de la grande distribution) ou les secteurs affectés par la hausse des matières premières (industrie, construction), les entreprises se sont montrées confiantes sur leur capacité à faire passer les hausses de prix et maintenir leurs marges.  Cela explique certainement en partie l’embellie estivale sur les marchés. Les niveaux de valorisation des actions se situent désormais à des niveaux raisonnables. Il sera important d’analyser les résultats futurs : face aux nombreuses incertitudes, et en cas de récession plus forte que prévu, les profits des sociétés pourraient être inférieurs aux perspectives actuelles.

Un élément de soutien pour l’économie et les marchés reste malgré tout les niveaux de liquidités élevés, que ce soit chez les ménages avec une épargne post covid supérieure à la moyenne de long terme, ou bien les entreprises qui présentent des bilans sains.

Cependant, les risques identifiés sur le plan économique et monétaire, justifient une certaine prudence dans l’immédiat.

Mais laisser ses liquidités en cash n’est pas non plus une option avec la forte inflation et générerait un appauvrissement certain si cette position dure trop longtemps.

La nervosité des marchés s’accompagne d’écarts de valorisation importants entre les entreprises, qui peuvent être exploités dans le cadre de stratégies alternatives, qui prennent des positions à la fois acheteuses et vendeuses sur les marchés selon les titres.

Ces stratégies long/short actions bénéficient d’une moindre exposition aux marchés actions, et ont permis d’amortir la baisse depuis le début d’année.

La diversification internationale nous semble aussi particulièrement pertinente dans un contexte marqué par la crise énergétique qui se profile en Europe.

A titre d’exemple, l’Asie et la Chine sont totalement découplées du cycle monétaire mondial : aucun resserrement n’est prévu à court terme en Chine et la banque centrale chinoise est de ce fait un soutien à l’économie chinoise. Les actions Chine / Asie restent donc sources de diversification et en cas de bonne nouvelle des effets de rattrapages positifs sur les marchés pourraient être particulièrement importants.

Autre source de performance potentielle si le scénario économique ne se révèle finalement pas si sombre : les belles valeurs de croissance américaines, qui ont reculé dans le sillage de la hausse des taux, pourrait reprendre de la hauteur dès que le marché et la Réserve Fédérale acteront un plateau voire une décrue de l’inflation.

Les marchés privés apportent également une source de diversification et de performance par rapport aux marchés côtés.

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Du côté du Private Equity, les meilleurs gérants ont un écosystème qui leur donne accès aux meilleures entreprises sur lesquelles ils sont les seuls à se positionner.  L’expertise des gérants et leur « boite à outils » leur permettent d’être réactifs et innovants en période de crise, de se positionner sur des segments de marchés non cycliques et continuer à prendre des parts de marchés et développer les entreprises en portefeuille. De plus, les millésimes qui sont investis en période de crise ont historiquement offert de meilleures performances. En effet, ces périodes de doute et de dislocation amplifient la performance des leaders face à leur pairs.

L’immobilier protègent généralement de l’inflation, en particulier tant que les taux obligataires restent inférieurs à l’inflation. Il est probable que cela reste le cas : au vu de la dette des Etats, les banques centrales ne laisseront pas les taux monter indéfiniment et le ralentissement économique provoquera une modération des taux longs. Dans ce scénario, les actifs immobiliers devraient rester porteurs.

Il faut rester sélectif mais il y a des opportunités. Une thématique particulièrement porteuse dans ce contexte de moindre visibilité : l’immobilier « prime », qui a toujours montré une très bonne résistance en phase de crise en comparaison d’autres actifs et offre un rempart contre l’inflation.

Enfin, au-delà de la diversification apportée par les classes d’actifs (immobilier, private equity, placements financiers, etc…), les produits structurés apportent une solution attractive dans l’environnement actuel : ils permettent de s’exposer à une partie de la hausse des marchés actions tout en protégeant le capital à la maturité du produit. La récente baisse des marchés, la volatilité et la hausse des taux permettent de mettre en place des solutions d’investissement avantageuses qui génère des rendements de plus en plus attractifs dans des marchés baissiers ou atones.

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Rédaction achevée le 7 septembre 2022

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