Faut-il investir sur le bitcoin, cette monnaie virtuelle qui fait tant parler d’elle ? A notre avis, non : l’épargnant risque d’y perdre une bonne partie de sa mise, pour cinq raisons au moins.

1. Pas de régulation des banques ni des Etats

Le bitcoin échappe au contrôle des banques et des Etats. C’est une des raisons de son succès auprès de tous ceux qui rejettent le « système ». Mais c’est oublier un peu vite le rôle des banques et des Etats dans le système financier mondial. Ils le tiennent, certes. Mais ils le soutiennent aussi quand il traverse une crise.

Exemple le plus frappant : les attentats du 11 septembre 2001. Ils frappaient par surprise la première puissance mondiale, sur son territoire. Tout le monde attendait un krach majeur. Pourtant, l’intervention conjuguée des autorités américaines et des Banques centrales du monde entier a limité la chute du Dow Jones. Il reculait seulement de  7,13 % lors de la reprise des cotations, le 17 septembre 2001.

Le bitcoin, lui, ne bénéficie d’aucun pare-feu. Son cours dépend exclusivement de l’offre et de la demande. Le mouvement qui l’a porté aux sommets (19511 dollars en décembre 2017) est d’une extrême fragilité et peut s’inverser à tout moment. C’est d’ailleurs ce qui semble se passer en ce mois de janvier 2018.

2. Le bitcoin ne rapporte rien

Si les prix de vos biens immobiliers chutent, vous continuerez à percevoir les loyers et vous attendrez des jours meilleurs pour vendre. Même logique pour vos actions et vos obligations : quand la Bourse va mal, vous pouvez vous contenter de percevoir les dividendes. Même logique encore pour vos livrets bancaires, votre livret A ou vos fonds en euros : vous touchez chaque année des intérêts.

Le bitcoin, lui, ne rapporte rien. Juste une plus-value ou une moins-value quand vous le revendez.

3. Le bitcoin n’a aucune valeur intrinsèque

Investir en actions, c’est acquérir une fraction d’une entreprise. Investir en obligations, c’est détenir un titre de créance. Et si vous optez pour l’immobilier, vous devenez propriétaire d’un bien que vous pouvez louer ou occuper.

Le bitcoin, lui, ne repose sur rien, n’a aucune valeur intrinsèque. Sa seule valeur est celle que lui prêtent ceux qui veulent en posséder. Pas rassurant pour un investisseur.

4. Une monnaie de spéculation, pas une monnaie de paiement

Les détenteurs de bitcoins les utilisent principalement pour les échanger contre des euros ou des dollars. Pas pour acheter des biens et des services :  les vendeurs n’ont pas envie de prendre ce risque… Autrement dit, le bitcoin sert avant tout à faire de la spéculation, avec tous les risques que cela comporte.

Pour l’anecdote, on notera qu’il sert aussi à de nombreuses activités illégales : jeux d’argent, vente de substances illicites, évasion fiscale puisqu’il n’y a ni traçabilité, ni contrôle aux frontières. Que viendrait faire un investisseur dans cet environnement ?

5. Une volatilité qui bat tous les records

Le bitcoin valait quelques cents à son lancement début 2009, puis il a pris rapidement de la valeur. Son cours s’est envolé en 2017 pour culminer à 19511 dollars le 17 décembre, puis retomber à 9730 dollars le 17 janvier 2018 : 47 % de baisse en un mois !

Il faut remonter aux épisodes les plus noirs de l’histoire boursière pour retrouver de telles variations. Le krach de 1929, par exemple, avait fait chuter le Dow Jones de 39 % en 22 jours. Celui de 1987 s’était traduit par un recul de 22,6 % en un jour.

Avec le bitcoin, ces écarts énormes peuvent se produire tous les jours. Les variations quotidiennes de 15 à 25 % sont courantes. Elles font rêver ceux qui espèrent acheter au meilleur moment. Mais ils oublient qu’ils peuvent aussi se tromper. A de tels niveaux, il ne s’agit plus d’investissement mais de casino.

Alors, si les bitcoins vous attirent vraiment, misez ce que vous seriez prêts à perdre au casino ! Mais pas un centime de plus : une crypto-monnaie n’est pas un placement.

Par Olifan Group

Lire aussi :

• Manuscrits, placements, grands vins : méfiez-vous des placements miracles