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Actualités | 26-07-2017
Figer l’instant avec un œil sur l’avenir
Patrick Levard : Figer l’instant avec un œil sur l’avenir publié par Distrib Invest le 25/07/2017
De Paris à Nice, ce normand d’origine a laissé les opportunités le guider vers la gestion de patrimoine et le soleil. Tempérament engagé et homme de conviction, ce politicien dans l’âme privilégie sans regret les vertus de la communication en entreprise aux discours unilatéraux des hémicycles. Sur un voilier ou à la barre d’Olifan Group, Patrick Levard, co-fondateur associé du cabinet, aime ainsi transmettre son esprit fédérateur en toute circonstance.
“J’ai un parcours qui est à la fois classique et pas conventionnel”, prévient Patrick. En effet, ce Bayeusain d’origine suivait des études « classiques » en sciences économiques au sein de l’université de Nanterre dans les années 70, avant qu’un appel provenant du bureau de change UBP des Champs-Elysées n’oriente sa carrière vers la banque. “Un ami m’a appelé en catastrophe pour lui donner un coup de main suite à l’absence de sa collègue, raconte-t-il. J’y suis allé au pied levé pour l’aider pendant trois jours”. Le troisième jour, le directeur de l’UBP passe par hasard et lui propose d’intégrer la banque. Porté par les signes du destin, Patrick accepte. Il reste 5 ans à l’UBP et découvre alors un monde qu’il ne connaissait pas à travers des missions opérationnelles de gestion de compte pour les particuliers et les entreprises.
L’appel du midi
En 1982, la nationalisation d’UBP réveille chez Patrick un tempérament de conviction. “Je suis fondamentalement libéraliste”, affirme Patrick. Il monte au créneau et décide de créer le comité de défense du personnel contre la nationalisation. Il parviendra à réunir plus des trois quarts des salariés de la banque et liera, par la même occasion, de profondes amitiés. “Je suis parti d’UBP en constatant que le mode de gestion ne me correspondait pas”, ajoute-t-il. Patrick pense un instant changer d’horizon et s’installer en Afrique pour travailler au sein d’une banque française. Il croit toucher son projet du doigt lorsqu’un autre appel vient guider de nouveau sa carrière. Cette fois-ci, il s’agit de son ancien patron avec lequel il travaillait à l’UBP et qui était lui-même parti de la structure pour rejoindre la Banque SUDAMERIS. “Il m’a proposé un poste en Afrique en précisant qu’il s’agissait de Draguignan, raconte-t-il en souriant. J’ai accepté !”. Il reste 5 ans à la Banque SUDAMERIS en tant que commercial en produits d’assurance. Malgré un confort de vie que Patrick apprécie, il commence à nourrir l’idée d’entreprendre. « J’ai demandé conseil à un de mes clients qui m’a répondu : “Mon jeune ami quand on veut faire une connerie, il faut la faire jeune” », se souvient Patrick. En 1996, il décide alors de joindre l’utile à l’agréable en créant « Patrick Levard Communication », une entreprise d’événementiel spécialisée dans le sponsoring de bateaux, un de ses hobbies.
Trois ans plus tard et la guerre du Golfe ayant entre temps pesée sur son activité, il repart à zéro et rejoint le secteur de l’assurance chez UAP. « A l’inverse du milieu bancaire, nous devions aller chercher chaque client, explique Patrick. Cela m’a appris la vraie force commerciale. Cependant, nous utilisions encore des méthodes anciennes, comme celle du porte à porte ». Un mode de gestion et des techniques de vente un peu trop « basiques » pour le futur associé d’Olifan Group. Après le rachat de l’UAP par AXA en 1998, il quitte la structure pour ouvrir l’entité Raymond James Patrimoine, filiale du groupe américain Raymond James International. “A cette époque, seules Raymond James Asset Management et Raymond James International existaient en France, précise-t-il. J’ai été en charge de développer l’activité de gestion de patrimoine pour le groupe depuis Nice”. Il développe cette filiale en bénéficiant à la fois de l’indépendance de l’entrepreneur et de la solidité d’un grand groupe. “J’ai pris énormément de plaisir à travailler dans un mode de management à l’américaine et développer mes relations clients tout en restant dans le sud de la France », ajoute Patrick. 14 ans de développement plus tard et après la crise financière de 2008, le futur associé d’Olifan Group réfléchit à prendre un nouveau virage pour s’orienter vers de nouveaux challenges.
« J’aime le principe de pouvoir partager les idées et les challenger »
Une rencontre avec Hein Donders, ancien directeur Europe de Skandia, l’encourage à penser à un nouveau modèle de cabinet ciblant une clientèle européenne. Rejoint par François Flinelle, les trois hommes discutent ensemble des fondements d’Olifan Group, et créent officiellement le cabinet le 1er janvier 2014. “Aujourd’hui, je m’épanouis pleinement dans le rôle d’entrepreneur, affirme-t-il. J’aime le principe de pouvoir partager les idées et les challenger avec un esprit de patron plutôt que celui de cadre”. Patrick attache de l’importance à appliquer cet état d’esprit au quotidien en favorisant l’écoute et la communication avec tous les membres des équipes.
Cap à tribord !
Le co-fondateur d’Olifan Group aime aussi retrouver ces valeurs d’entraide et de communication dans ses centres d’intérêts. Bien qu’il ne navigue plus, son souvenir le plus marquant reste la Transat des Alizés à laquelle il a participé en 1981. Il concourait avec son équipe sur un voilier de 12 mètres de long et devait rallier Casablanca à Pointe-à-Pitre. Cette aventure lui a permis de comprendre toute l’importance de l’esprit d’équipe. “Après quelques jours de navigation et quelques tensions naissantes, nous avions le choix entre se saborder et couler, se battre, ou essayer de se concentrer sur un intérêt commun, celui d’arriver le plus vite possible et passer un moment agréable ensuite, raconte Patrick. A partir de ce constat, nous avons mis de côté nos aigreurs et nous avons passé 15 jours de traversée magique en nous fédérant autour du même objectif”. Une expérience que Patrick s’attache à toujours appliquer au quotidien dans son travail.
L’œil du photographe
Quand il n’est pas à la barre du cabinet, Patrick apprécie figer les instants et restituer, avec son œil, les sensations qui l’entourent. Affirmant ne savoir ni peindre ni dessiner, il a choisi la photographie comme alternative pour pouvoir partager avec précision sa vision du monde. “Je regrette de ne pas pouvoir m’assoir devant un chevalet pour peindre, mais je n’y arrive pas !”, constate-t-il avec dépit.
Sensible aux prises de vue macro et abstraites, Patrick retrouve dans la photographie le moyen de renouer avec sa passion pour la voile. “Les éléments marins m’inspirent beaucoup et je fais des photos de poulies, de cordages, de matières, etc. », précise-t-il.
Il attend de pouvoir consacrer plus de temps à cette activité pour passer du stade de « faire des photos à celui de faire de la photographie », nuance-t-il. Aimant l’art en général, Patrick s’occupe au sein d’Olifan Group des opérations de mécénat en attendant l’heure de la retraite pour pouvoir devenir véritablement photographe. « Dans 10 ans, minimum ! », souligne-t-il en souriant.
La gouvernance au service de la bienveillance
L’art n’est pas l’unique activité qu’il retrouve dans sa sphère professionnelle. Il y transmet également son goût pour la politique vertueuse. “La politique est selon moi la liberté de pouvoir avoir des convictions, de les partager et de les défendre”, précise-t-il. Un discours de leader de parti de politique qui aurait impliqué une toute autre carrière mais que Patrick ne regrette pas. Au quotidien, il apprécie la qualité de la gouvernance d’Olifan Group structurée autour des échanges et de la bienveillance sur les idées de chacun. « Nous n’avons aucune bataille d’ego car nous n’avons pas besoin de nous desservir les uns les autres pour avancer dans la hiérarchie », affirme-t-il. Une exception qui ne se retrouve ni dans la politique, ni dans les entreprises à hiérarchie verticale.
Cette philosophie qui sert les valeurs de challenge, de communication et de respect fait écho au milieu marin. “Nous avançons sans connaître à l’avance les obstacles auxquels nous serons confrontés, mais nous sommes certains d’une seule chose : Nous parviendrons ensemble à notre objectif en suivant le même cap”, conclut Patrick.
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Propos recueillis par Marine Quillaud