Investissement Financier
Investissement Financier | 29-01-2020
Les investisseurs entament 2020 avec un regain d’optimisme
L’année 2019 fut un excellent cru pour les marchés actions, qui signent des performances comprises entre 25% et 30% dans la plupart des pays développés. Après le fort rebond de début d’année, qui faisait écho à la panique et aux craintes de récession de 2018, plusieurs facteurs ont ensuite porté les marchés :
- Les enquêtes de conjoncture sur l’activité dans les services et le secteur manufacturier ont cessé de se détériorer
- Les tensions géopolitiques se sont apaisées avec des avancées notables sur le front du Brexit et de la guerre commerciale Chine – Etats-Unis
- Les banques centrales ont lancé des mesures d’assouplissement monétaire pour soutenir l’économie.
L’année 2019 s’est donc terminée sur un momentum favorable et les investisseurs sont revenus sur les marchés actions.
Perspectives pour 2020
Commençons par les indicateurs économiques : l’activité manufacturière a maintenant cessé de se dégrader, tandis que les services ont bien résisté. La consommation se porte bien, aidée par un taux de chômage très faible, et une faible inflation qui favorise le pouvoir d’achat.
Les investisseurs anticipent donc un léger rebond de l’activité, qui repose aussi sur d’autres considérations :
Les banques centrales devraient conserver une posture accommodante en 2020, en maintenant des taux bas.
En Europe, elles appellent de leur vœux une relance budgétaire ou fiscale, pour dynamiser la croissance.
L’Allemagne subit ainsi une forte pression des instances européennes pour mettre en œuvre une politique budgétaire plus expansionniste. L’idée a fait son chemin et la relance budgétaire est devenue une réalité, comme en témoigne l’annonce d’un premier programme d’investissement massif dans les infrastructures ferroviaires (62 milliards d’investissement d’ici 2030).
L’actualité géopolitique s’est apaisée : au Royaume-Uni, Boris Johnson, le premier ministre britannique est sorti grand gagnant des élections anticipées qu’il avait provoqué le 12 décembre. Sa majorité parlementaire lui permet de délivrer un accord de sortie ordonnée de l’Union Européenne le 31 janvier prochain.
Les Etats-Unis et la Chine ont réussi à s’entendre pour signer un accord de phase 1, qui prévoit des achats massifs de produits américains en contrepartie d’une réduction de certains tarifs douaniers sur les produits chinois. L’accord est loin de résoudre tous les différends, notamment concernant les enjeux sur la protection de la propriété intellectuelle, mais gageons que les intérêts électoraux de Donald Trump devraient conduire à une désescalade des tensions en 2020.
Toujours aux Etats-Unis, deux risques sont identifiés pour 2020 : quelle sera la teneur du programme politique du candidat démocrate aux élections de novembre ? Un virage à gauche pourrait impacter les perspectives de bénéfices des entreprises et donc les marchés. Il est trop tôt pour se positionner sur cette éventualité, le candidat démocrate n’ayant pas encore été désigné, mais cela pourrait affecter le comportement des marchés sur le deuxième semestre. L’attitude de la Réserve Fédérale américaine (« Fed ») en cas d’embellie économique sera également à surveiller, même si elle a pour coutume de ne pas adopter de posture restrictive lors d’une année électorale.
Notre sentiment sur les marchés financiers
Les politiques monétaires accommodantes et la faiblesse de l’inflation ont entrainé des taux d’intérêts qui atteignent des points bas historiques ; En zone euro, les taux sur les emprunts d’Etats sont en grande partie négatifs, ce qui va fortement peser sur la performance du fonds euros, qui se révèlera insuffisant pour compenser l’inflation à moyen terme.
A contrario, les actions offrent une perspective de rendement favorable en 2020, soutenues par une reprise modérée de la croissance mondiale, tandis que les valorisations sont globalement en ligne avec leur moyenne historique.
En ce début d’année 2020, le momentum est donc plutôt porteur pour les actions, qui vont continuer de bénéficier du soutien des banques centrales et des rachats d’actions par les entreprises qui peuvent les financer à taux très bas.
Synthèse des facteurs clefs :
Facteurs de risque :
- Relations commerciales sino-américaines
- Nature du programme du candidat démocrate (2e semestre)
- Attitude de la Fed face à une amélioration économique (2e semestre)
Facteurs de soutien :
- Banques centrales toujours accommodantes et perspectives de relance budgétaire.
- Rendements attractifs des actions
- Apaisement des tensions géopolitiques
Achevé de rédiger le 17 janvier 2020 par Nicolas Boutry
Les informations présentées ci-dessus ne constituent ni un élément contractuel, ni un conseil en investissement. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.