Ingénierie Patrimoniale
Ingénierie Patrimoniale | 14-04-2016
Pour bien gérer votre patrimoine, évaluez vos besoins
Bien gérer son patrimoine, ce n’est pas chercher le meilleur placement mais déterminer lequel est le plus adapté à vos besoins. Illustration avec trois exemples : la protection contre les aléas de la vie, la valorisation de votre patrimoine, la retraite.
Aléas de la vie : le risque n°1 pour votre patrimoine
Beaucoup d’épargnants vivent dans la crainte d’un krach boursier ou immobilier, ou d’un événement qui dévaloriserait leurs avoirs. Or, le risque n°1 pour leur patrimoine est ailleurs.
Ce qu’ils doivent craindre avant tout, ce sont les aléas de la vie qui privent brutalement une famille de revenus : longue maladie, invalidité, décès. On sait par exemple que le décès ou l’invalidité du dirigeant sont des causes majeures de disparition des petites PME.
Bien entendu, il est possible de s’assurer. Mais l’expérience nous a montré que beaucoup de contrats sont sous-dimensionnés. Pour les professionnels de santé par exemple, nous constatons des sous-couvertures importantes chez 50 % de nos nouveaux clients.
Des risques très mal couverts
Récemment, j’ai étudié le dossier d’un dirigeant de 45 ans qui se rémunère à hauteur de 6 000 euros par mois. Il n’était couvert en rente invalidité que pour 1 200 euros ! Si demain un accident l’empêche définitivement de travailler, il lui manquera 4 800 euros par mois jusqu’à l’âge de la retraite (65 ans), soit plus de 1,1 million d’euros.
Où les trouvera-t-il ? Tout ce qu’il a construit et planifié pour sa gestion de patrimoine sera balayé.
A ce stade, l’approche par les besoins consiste à chiffrer avec précision vos dépenses mensuelles, et à mettre en place des garanties adaptées en maladie, invalidité et décès. C’est simple, mais si peu appliqué…
Nous veillons par la suite à réactualiser ces chiffres : le revenu et les charges augmentent au fil des années, les enfants grandissent. Les montants souscrits quelques années plus tôt peuvent devenir notoirement insuffisants.
Valoriser votre patrimoine : au service de quels objectifs ?
On ne valorise pas son patrimoine pour le principe mais pour servir des objectifs : acheter sa résidence principale ou secondaire, créer son entreprise, financer les études des enfants, les aider à se lancer dans la vie…
Votre stratégie de valorisation de patrimoine en découle. Ce sont vos objectifs qui vont déterminer si vous investissez sur 5 ans, 10 ans ou plus. Ils déterminent aussi votre dosage du risque : si vous ne jurez que par les fonds en euros et que vous voulez 5 % de rendement par an, il va falloir vous exposer davantage.
Enfin, vos objectifs vont orienter le choix du type de placement. Si vous comptez créer votre entreprise dans les 5 ans et que vous êtes prêts à saisir toute opportunité, n’immobilisez pas votre capital dans un bien immobilier : sa revente peut être longue.
Cette logique est aux antipodes de la recherche du meilleur placement ou de l’investissement coup de cœur dans un appartement. Mais c’est le bon sens même. Clarifiez vos objectifs. Puis cherchez les produits les mieux adaptés pour les atteindre.
Retraite : estimez vos besoins en revenus
Je suis frappé de voir sur des sites web ou dans la presse patrimoniale des estimations « à la louche » des besoins en revenus à la retraite. Certains parlent de 60% du dernier revenu d’activité, d’autres de 70%, de 80%. Ne vous fiez pas à ces pourcentages venus d’on ne sait où. Ils ne reflètent pas votre besoin réel, pour deux raisons :
— il n’existe pas de profil-type des dépenses du jeune retraité. Certains n’ont plus d’enfant à charge et ont fini de payer leur résidence principale. D’autres, en particulier dans le cas de familles recomposées, élèvent encore des enfants, paient une pension alimentaire, remboursent un prêt immobilier. Ils supportent autant voire plus de charges qu’un actif « normal ».
— les dépenses d’un couple retraité ne sont pas linéaires. Elles sont élevées les premières années, quand l’appétit de voyages et de loisirs est au plus haut. Elles diminuent ensuite, pour remonter quand il faut faire face aux problèmes de santé et de dépendance.
Une analyse détaillée des postes de dépenses
L’approche par les besoins est indispensable. Nous vous aidons, en partant de votre budget actuel d’actif, à détailler et à chiffrer les différents postes de dépenses.
Exemples : vos impôts vont sans doute baisser puisque votre revenu global diminue ; le coût d’entretien de votre logement va rester constant ; vous allez peut-être encore financer pendant trois ans les études supérieures du petit dernier, etc.
Pourquoi ces calculs ? Pour vérifier si le montant dont vous avez besoin est bien couvert par vos futurs revenus à la retraite. Et pour mettre en place, si nécessaire, des solutions adaptées : rachat de trimestres à votre régime obligatoire, épargne régulière sur un contrat par capitalisation (Madelin, PERP), investissement immobilier ou boursier qui dégagera le moment venu des revenus complémentaires…
Soyez sûr d’avoir bien fait les choses
On peut faire pas mal d’erreurs en gérant son patrimoine via une chasse permanente au meilleur placement : investir trop ou pas assez, oublier sa prévoyance, se tromper de timing… et se demander constamment si on a bien fait les choses.
L’approche par les besoins donnera naissance à des solutions sur-mesure, logiques et faciles à comprendre. De quoi vous apporter la tranquillité d’esprit qui est pour nous le bénéfice majeur d’une bonne gestion de patrimoine.
Lire aussi :
• Bilan social et patrimonial : voilà ce qu’il va vous apprendre